Il y a quelques mois, je découvrais sur les réseaux sociaux, le prochain jeu édité par Super Meeple, un jeu qui nous embarquait dans une construction de cité, avec un design sobre et élégant, et la présence de magnifiques pions représentant des merveilles de notre monde.
En cherchant à en savoir un peu plus, je découvrais que le jeu s’adressait à un public initié, ce qui finissait de me convaincre que ce jeu avait tout pour me plaire.
En ce début d’année 2024, j’ai pu découvrir cette merveille, World Wonders*, grâce à mon partenaire Esprit Jeu, et le moins que je puisse dire, c’est que ce jeu s’est hissé à la hauteur de mes attentes. Il les a même dépassées, avec un titre qui devient l’une de mes références absolues dans le style de placement de tuiles et de polyominos.
Je vous présente dans le détail ce jeu que je recommande aux amoureux de cette mécanique, et aux autres aussi.
World Wonders en un clin d’œil
Création de Zé Mendes (Brazil) et design de Odysseas Stamoglou (Teotihuacan), Roy Wijnen et Tom Ventre (Brazil)
Edité par Super Meeple
1-5 joueurs
A partir de 10 ans
60-120 minutes
Mécaniques : Placement de tuiles, Polyominos
Les règles du jeu en quelques mots
Dans World Wonders, vous chercherez à bâtir la plus merveilleuse cité antique en agençant au mieux vos quartiers de différents types et en intégrant d’impressionnantes constructions à même de la faire rayonner. Vous devrez pour cela gérer au mieux vos richesses et faire prospérer votre population et les différentes ressources que vous pourrez accumuler.
Thématique
La thématique de World Wonders est pour moi très bien intégrée grâce d’abord, au matériel époustouflant.
Le gros de la boîte de jeu est occupé par ces merveilles de grandes tailles, en bois et toutes peintes qui permettent de reconnaître en un clin d’œil le monument qu’elles représentent. On adore découvrir au fil de la partie les merveilles accessibles et l’on se bat sans merci pour les construire dans sa cité.
Au delà de cet aspect, vous devrez pour espérer l’emporter, savoir étendre votre cité au plus loin et occuper les différents recoins de votre carte, tout en optimisant l’espace et en évitant les zones inoccupées autour de vos quartiers.
Les routes seront nécessaire pour développer votre cité pour un ensemble cohérent du point de vue de la thématique.
Les différents éléments
Le matériel de World Wonders est donc une vraie réussite et est une des clés du succès de ce jeu :
- 1 plateau principal de présentation des polyominos principalement
- 5 plateaux individuels de gestion des ressources
- 5 plateaux terrain qui représentent votre cité vide à développer (recto-verso)
- 21 monuments Merveille en bois et leurs cartes associées
- 80 tuiles (polyominos) bâtiments
- des tours en bois
- des tuiles Grandes routes et Petites routes
- 5 pions Joueurs
- 2 piédestaux qui permettent de définir l’ordre du tour de jeu
- des cartes Objectifs à utiliser dans la variante avancée
- des tuiles Emprunts
- des aides de jeu
- des cartes Solo
Petit tour sur les règles
Une partie de World Wonders va se dérouler en une série de manches jusqu’à ce qu’un joueur développe sa population au maximum, ou que la réserve de polyominos soit vidée au bout de la 12ième manche.
A chaque manche, les joueurs joueront chacun à leur tour et dépenseront leurs pièces disponibles en achetant bâtiments, monuments, routes et tours, jusqu’à ne plus avoir de pièces.
Acheter une structure
A chaque manche, vous disposerez de 7 pièces à dépenser et représentées sur votre plateau de ressources individuel sous la forme d’une piste qui offre aussi 2 pièces supplémentaires à déverrouiller lors d’une manche si vous le souhaitez, à l’aide d’un emprunt qu’il vous faudra rembourser avant la fin de la partie sous peine de perdre des points.
Avec ces pièces, vous pourrez acheter les différents éléments du jeu, un à chaque tour de jeu jusqu’à ne plus avoir de pièces et devoir passer pour la manche en cours.
Placer un bâtiment
L’une des structures que vous pourrez acheter ce sont d’abord les bâtiments.
Si vous jouez à 3 joueurs ou moins, vous pourrez les choisir parmi 6 formes différentes, 7 si vous jouez à 4 et 8 si vous jouez à 5.
Chaque polyomino peut représenter un type de quartier parmi cinq (facilement reconnaissable grâce à sa couleur) et permettra d’avancer sur une ou plusieurs de vos pistes de ressources une fois positionné.
Les tuiles les plus petites coûteront 2 pièces chacune, et les plus grandes 5 pièces.
Vous pourrez donc, à votre tour de jeu, choisir une tuile que vous pouvez vous offrir. Vous prendrez alors l’unique tuile face visible de ce type disponible lors de la manche en cours et pourrez la placer dans votre cité en respectant les contraintes suivantes :
- la tuile doit être adjacente à une de vos routes
- ou à une autre tuile de la même couleur déjà placée dans votre cité.
Lorsque vous placez votre tuile, vous pourrez avancer vos pions ressources sur votre plateau individuel en fonction de ce qui est représenté sur la tuile en question (entre une et quatre ressources).
Si en faisant cela, un de vos marqueurs atteint un symbole Population, vous avancez aussi votre marqueur Population d’une case.
Placer une/des routes ou une tour
Avec vos pièces, vous pourrez aussi acheter et placer une ou des routes. Cette action vous coûtera une pièce et vous permettra de placer soit une grande route, soit un groupe de trois petites routes. Les routes ont elles aussi leurs contraintes de placement :
- une route doit être placée adjacente à une autre route
- ou au trottoir en bas de votre cité
- ou adjacente à une tour.
Un groupe de 3 petites routes peut être désolidarisé et les trois tuiles peuvent donc être placées à des endroits différents, mais on ne peut pas conserver une route acquise pour plus tard. Toutes doivent être placées immédiatement lors de l’achat.
Les tours coûtent elles 2 pièces et permettent de combler un trou avec leur petite empreinte d’une case. Elles permettent aussi de faire repartir des routes après une interruption puisque les tours peuvent être placées à côté de n’importe quelle construction (bâtiment, monument ou route). Elles aussi doivent être placées immédiatement lors de l’achat.
S’offrir un piédestal
Vous pourrez aussi, en dépensant 1 pièce, acheter un piédestal. Il en existe 2, un premier plus grand, et un second plus petit.
Le premier joueur à acheter un piédestal achète le plus grand et deviendra premier joueur lors de la manche suivante. Le second deviendra deuxième joueur.
Cet aspect est important dans le jeu puisqu’au cours d’une manche, les routes, la tour et les bâtiments ne sont pas remplacés une fois achetés par un joueur. Le premier joueur aura donc plus de choix pour ses achats lors de la manche.
Acquérir un monument
Enfin, vous pourrez acquérir avec vos pièces les fameux Monuments.
Leur fonctionnement est un peu particulier est malin puisque pour acquérir un Monument, vous devrez dépenser toutes vos pièces restantes. Si vous choisissez de commencer votre manche en achetant un Monument, il vous coûtera donc 7 pièces et vous ne pourrez rien acheter d’autre durant la manche.
Mais si vous optimisez bien, un Monument pourra vous coûter seulement une pièce.
Il y a toujours 3 Monuments disponibles à l’achat et dès qu’un Monument est acquis par un joueur, il est remplacé par un autre.
Chaque Monument est représenté par une ou des jolis pions en bois, et une carte qui présente ses conditions d’achat/de placement, et ce qu’il rapporte.
Vous ne pourrez acquérir qu’un Monument que vous pouvez placer dans votre cité par manche. Les conditions de pose sont par exemple d’être adjacent à un ou plusieurs types de Bâtiments ou de routes, et de se positionner sur un type de sol particulier, prairie ou eau.
Chaque Monument rapporte un point de victoire, et certains rapportent en plus un point de victoire supplémentaire, ou une ressource.
L’autre avantage des Monuments est de prendre de la place dans votre Cité et de vous permettre de la développer plus rapidement.
Préparer la manche suivante
Une fois que tous les joueurs ont dépensé toutes leurs pièces, la manche suivante est préparée.
L’ordre de la manche suivante est défini en fonction des piédestaux achetés, et du nombre de monuments et de population chez chaque joueur.
Les Bâtiments non achetés sont défaussés et un nouveau Bâtiment de chaque type est dévoilé.
Une tour est remise à disposition si elle avait été achetée, tout comme les 2 Grandes Routes et les 2 groupes de 3 Petites Routes.
La manche suivante est prête et peut démarrer.
Décompter les points en fin de partie
Lorsque les 12 manches ont été jouées ou lorsqu’un joueur atteint la fin de sa piste de population, la fin de partie est annoncée et les scores décomptés (une fois la manche finie dans le cas où un joueur a atteint la population maximum au cours d’une manche).
Le plateau commun de présentation des Bâtiments est retourné et permet de compter les points de chaque joueur en additionnant :
- les points des Monuments construits
- 1 point par « Buisson » adjacent à au moins une construction mais non recouvert
- 1 point par Bâtiment complètement entouré par d’autres éléments (Monuments, routes, tours, eau ou Buisson)
- 1 point par niveau atteint sur la piste de ressources la moins avancée
- 0 à 3 points en fonction du niveau atteint sur la piste de population
- des points liés aux majorités des Objectifs pour les parties avancées (joueur ayant par exemple la plus longue route ou le plus de bâtiments d’un certain type).
Le joueur qui possède le plus de points remporte la partie.
World Wonders, j’en pense quoi ?
World Wonders est un jeu dont j’attendais beaucoup, et que je redoutais donc tout autant car lorsqu’un jeu mise sur un matériel de ce niveau, j’ai souvent peur que ce soit au détriment du gameplay.
Mais ici, univers et mécaniques se marient à merveille pour un titre qui si il ne renouvelle pas les polyominos, parvient à rendre l’expérience de jeu ultra efficace et une référence pour moi dans ce style.
Quand le matériel se met au niveau de son thème
Vous l’aurez compris en arrivant jusqu’ici dans votre lecture, une des originalités de World Wonders tient dans ce mélange entre classiques tuiles polyominos et pions de bâtiments en bois et en 3 dimensions.
C’est simple, les Monuments remplissent une bonne partie de la boîte et l’on ne peut que prendre plaisir, à chaque fois que l’on renouvelle les pièces disponibles, à découvrir et observer ces figurines du plus bel effet.
Le reste du matériel est aussi très bien pensé avec des plateaux Cités double faces (une face Etang et une face Rivière) pour renouveler vos parties, des plateaux individuels de ressources double couches et une lisibilité parfaite pour l’ensemble des éléments.
Le seul élément un peu moins bien réussi est le fait que la frise de pièces aille de 1 à 7 puis 9 alors que l’on dépense ses pièces à chaque manche et qu’il aurait été plus intuitif d’avoir une piste décroissante. Mais ce choix s’explique je pense par la possibilité de contracter un emprunt qui s’intègre mieux dans ce sens.
Un dernier petit mot sur la couverture de la boîte de jeu que je trouve magnifique avec des couleurs sobres mais pas ternes pour autant, et qui nous transpose à merveille dans ce que le jeu nous proposera par la suite.
Retrouver les codes classiques des polyominos
J’aime ensuite lors de mes parties, retrouver les codes classiques des polyominos. Achat de tuiles, contraintes de placement accessibles, formes diverses à agencer au mieux, les fans des polyominos ne seront pas perdus et cet aspect aide à une prise en main simple et rapide du jeu.
Enrichir les règles d’originalités bien pensées
Mais loin de se contenter de cette mécanique qui plaît généralement, World Wonders la combine avec des originalités qui permettent d’offrir une expérience de jeu suffisamment différente pour distinguer ce titre des nombreux autres jeu de placement de tuiles du marché.
La première bonne idée selon moi est de combiner ces polyominos avec ces pistes de ressources qui avancent au fur et à mesure des tours, avec parfois cet important bonus de pouvoir faire avancer sa piste de population.
La seconde bonne idée est de ne pas renouveler les tuiles disponibles au cours d’une manche. Cet aspect permet d’intégrer une interaction pour moi bien plus forte que dans d’autres jeux du genre sans être trop direct et méchante, au bon niveau pour moi donc.
La troisième bonne idée tient dans l’intégration des Monuments avec des contraintes de placement originales, tant par les critères d’adjacence à respecter, que par leurs formes et tailles très variées.
La quatrième bonne idée est aussi liée au Monument et à leur coût. Le fait que l’achat d’un Monument coûtent l’ensemble des pièces restantes a un impact réel sur l’interaction entre les joueurs qui ne pourront pas simplement se jeter au plus vite sur le Monument de leur choix, mais devront faire le bon compromis entre s’assurer d’une nouvelle acquisition, et ne pas abréger sa manche trop vite.
Ce que j’aime particulièrement dans ces originalités, c’est qu’elles n’alourdissent pas inutilement les tours de jeu en les complexifiant et en noyant les joueurs dans un flot trop important d’éléments à gérer. Les règles sont parfaitement accessibles et s’assimilent rapidement, tout en ajoutant des choix stratégiques intéressants à chaque tour.
Un scoring qui renouvelle l’expérience de jeu
J’aime enfin que les manières de marquer des points dans ce jeu changent un peu de ce que l’on trouve habituellement dans les jeux de polyominos.
Avancer toutes les pistes au maximum est un aspect qui impose de savoir se diversifier dans ses choix de tuiles. Les points offerts par les Monuments donnent une vraie raison de les prendre en compte pour intégrer les bons quartiers dans sa cité. Il sera aussi primordial de s’étendre au maximum pour marquer des points.
Mais la contrainte de scoring que je préfère est celle qui permet de marquer un point par Bâtiment entièrement entouré de structures. Cet aspect impose d’agencer au mieux ses constructions et de garder une vraie rigueur au fil des tours.
Enfin, les Objectifs de partie de la variante avancée sont aussi très agréables et j’aime intégrer ce genre de contrainte qui ajoute une dose d’interaction et de stratégie complémentaire.
Des merveilles en nombre limité
Du côté des défauts, je dirai que le nombre de Monuments est un peu limité pour des parties à 5 joueurs.
Lors de certaines parties, ils auront déjà été tous construits à quelques tours de la fin, mais ceci n’est pas une fatalité et il nous est aussi arrivé de ne pas en venir à bout en une partie entière.
Ce défaut n’est donc pour moi pas rédhibitoire surtout que nous n’avons en général pas fait la différence sur ces points de Monuments lors de nos parties, qui ont en général été assez bien partagés entre les joueurs.
World Wonders, une merveille de jeu de placement de tuiles
Joueuse assez cliente de polyominos, c’est un genre que l’on retrouve déjà en nombre dans ma ludothèque. Bien que ce jeu m’ait attiré dès son annonce, j’avais un peu peur qu’il ne fasse doublon et ne parvienne pas à trouver sa place parmi ses illustres prédécesseurs.
Mais mes doutes ont été levés dès ma première partie qui m’a immédiatement séduite. Dans World WOnders, les tours de jeu sont fluides et peuvent se jouer en partie en simultanée. Les règles sont claires et facilement assimilables pour un titre qui peut être proposé à des joueurs initiés ou familiaux un peu habitués. Et malgré cette accessibilité, le jeu offre une dose de stratégie vraiment intéressante, avec juste le bon nombre de contraintes à savoir gérer.
J’aime aussi dans ce jeu qu’il fasse réfléchir, mais sans vouloir en mettre plein ou trop dans la vue. La stratégie sera inhérente au jeu, mais sans vous faire perdre votre cerveau à chaque tour pour trouver le moins mauvais compromis entre un trop plein de contraintes.
Enfin, quel plaisir de manipuler les différents éléments du jeu et bien entendu ces jolis Monuments en bois. Cette originalité participe elle aussi au succès du jeu mais n’est pas un artifice superficiel. Ils complètent à merveille une expérience de jeu déjà riche et intéressante.
World Wonders est donc un jeu qui a vraiment su me séduire, et se hisser très haut dans ma ludothèque. Je pense que je ne dirai jamais non à une partie de ce jeu qui parvient à intégrer une vraie stratégie, sans être trop lourd. Le jeu est tout simplement efficace et il saura séduire j’en suis sûre, les joueurs amateurs de polyominos.
Je vous recommande donc très chaudement World Wonders qui a plu à tout mon cercle d’amis joueurs (avec comme seule exception un allergique aux polyominos).
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J’aime aussi que la boutique propose des promotions toute l’année avec d’ailleurs des titres que j’adore à prix très abordables en ce moment. Enfin Esprit Jeu propose un très bon programme fidélité qui s’active et s’utilise à chaque commande sans minium à débloquer. Idéal pour se faire plaisir à tout moment. Esprit Jeu est enfin une boutique à taille humaine et très rapide, n’hésitez pas à aller la découvrir là.
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Le blog et les jeux d'une Maman Loutre 
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